Origine et arivée des Bonébéla
INTRODUCTION
Le peuple de Deïdo fait partie des Duala, des peuples Sawa, même s'il est vrai que les Deïdo ne sont Duala que par la mère d'EBELE, leur ancêtre éponyme. Déjà je dois souligner que Deïdo n'est pas le nom initial que portait le royaume. Deïdo est en effet une appellation britannique (DIDO). La véritable appellation est plutôt « Bona Ebelle » que nos ancêtres contractèrent en « Bonébéla » du nom de leur ancêtre éponyme « Ebele », qui était issu de l'union d'un prince BAKOSSI du Sud-ouest du Camerounais nommé « Ejobè Ebele Ebong», et d'une princesse BONAMBELLA nommée « Kanya ou Kaye » fille de Epée' a KWAN' NGIYE de BONEWONDA. Kanya était frappé d'une infirmité, c'est du moins de cette façon que l'on peut dire les choses aujourd'hui elle marchait sur le dos de ses pieds ; or dans la tradition Sawa une femme qui est dans cette situation n'est pas considérée comme une infirme mais comme une Jengu (Sirène) et la tradition dit aussi qu'une Jengu ne va pas en mariage, c'est elle qui épouse un homme ; aussi un enfant qui est issu de cette union appartient au père de la Jengu.
1- HISTOIRE D'EJOBE nya EBELE EBONGE
L'arrière grand père d'EJOBE à sa mort avait laissé le commandement à l'un de ses deux fils, le cadet qui était le grand père d'EJOBE. Ce choix déplut fortement au frère aînée du grand père d'EJOBE et dans la dispute y afférente ils en vinrent a une rixe au cours de laquelle le grand père de EJOBE tua son frère aînée et s'enfuit pour se refugier dans la zone de l'actuel Mungo, plus précisément a Mbonjo a une trentaine de kilomètres de Douala.
A cette époque les commerçants DUALA allaient troquer des produits qu'ils prenaient dans les bateaux, contre des produits que possédaient les populations de Mbonjo (huile de palme, palmiste etc.) Un jour, quand les Duala vinrent avec leurs produits, ils constatèrent que les Mbonjo avaient unilatéralement réduit le « mukur'a kêki », le fût qui servait de mesure commerciale de l'huile de palme et des palmistes.
Les Duala se sont rebiffés et sont retournés chez eux pour se préparer à faire la guerre aux Mbonjo. A l'issue de cette guerre les duala firent des prisonniers parmi lesquels deux frères, deux princes bakossi, Ejobè et Dingabè, qui se battaient du côté des Mbonjo. A leur retour les Duala placèrent Ejobè dans la cour royale BELL et Dingabè dans la cour royale AKWA. Dingabè n'a pas eu de descendance, raison pour laquelle on ne parle plus de lui aujourd'hui, mais Ejobè quant à lui, eut un enfant avec la princesse KANYA nya BONAMBELA qui vivait chez les parents de sa mère à BONADUMA dans le royaume BELL. De leur union naquit un fils unique appelé EBELE. C'est pour cela qu'on appelle les descendants d'Ebelè les « BONEBELA », ce qui signifie les enfants d'EBELE.
2- Ecrins de vie d'EBELE KAYE EPEYE
EBEL'a Kanya nait en 1750 d'EJOBÈ EBELE EBONG et de KANYA EPEYE KWANE. EBELE vivait dans le royaume BELL plus précisément à BONADUMA (MADUMWALE) où se trouve l'actuelle pêcherie YOUPWE. A une époque il y eut une compétition de BESUA (lutte traditionnelle) opposant les BASSA aux BELL, sur le site de l'actuelle délégation régionale de CAMTEL. Les BASSA étaient très forts en lutte traditionnelle, et ils laminèrent tous les BELL. Ceux-ci incitèrent alors EBELE à se battre dans leur camp. Malgré son refus ils insistèrent tant et si bien qu'il leur céda et entra dans la compétition en défiant le champion des BASSA, un certain MBELLA DIPOMO. EBELE renversa ce dernier et lui assena en prime un coup de poing sur la figure. Ceci énerva le camp BASSA. Ils s'armèrent alors de coupe- coupes et se mirent à taillader les bellois. Entre temps Ebelle eut le temps de se sauver. A l'issue de cette sanglante altercation les bellois rentrèrent chez eux où ils trouvèrent EBELE tranquillement assis, cet EBELLE par qui le scandale était arrivé. Ils l'attrapèrent alors, le ligotèrent et le passèrent à tabac. Révolté par ce mauvais traitement infligé à son fils, Kanya résolut de quitter le royaume BELL pour retourner dans sa famille paternelle à BONEWONDA, où ses oncles paternels lui demandaient depuis longtemps de faire venir son fils pour qu'il devienne leur chef.
En passant sur leur pirogue, ils furent arrêtés à BONAMBWANJA par KING AKWA qui est le cousin d'Ebelle, NGANDO'a KWA, qui les établit sur le site où de trouve l'actuelle immeuble SOCAR. Ils y vécurent quelques années et EBELE y mourut à la fin du XVII siècle. Il épousera sept femmes reparties en trois foyers et eut une forte descendance dont vingt-trois garçons. Ce sont ces enfants (à qui il faut adjoindre une partie des descendants de MUTIE MWA NGIYE'A MULOBE) qui forment le royaume DEÏDO.
3- Arrivé à DEÏDO
Apres la mort d'EBELE ces enfants restèrent à BONAMBWANJA quelques temps. Un jour les enfants d'EBELE allèrent se plaindre chez leur oncle NGANDO'A KWA car leur cousin KALLA NGANDO'A KWA avait violé une de leurs sœurs ; KING AKWA ne fit cependant rien. Il y eut alors une rixe entre les enfants d'EBELE et ceux du KING AKWA. Après cette rixe KING AKWA les pria poliment de plier bagages et d'aller trouver refuge où ils allaient initialement, c'est-à-dire à BONEWONDA. Sur leur chemin ils furent de nouveau interceptés par un chef BAKOKO nommé MBIME MOUKOKO, le père de NGONKINDA, une des épouses du second fils d'EBELE, le nommé EBULE EBELE ; Les BAKOKOS étaient les premiers occupants des actuels terres des DEIDO. MBIME pria son gendre et ses frères de ne pas aller chercher plus loin une terre où s'établir, et leur offrit un site. Par la suite, les fils d'EBELE se mirent à repousser progressivement ceux qui les avaient accueillis.
4- Conclusion
C'est ainsi que les BONEBELA (les DEIDO), initialement BAKOSSI, sont devenus DUALA, c'est dire que contrairement a certaines prétentions qui veulent que les BONEBELA soit des ABO (car EBELE s'installa a Mbonjo-ABO). De toute façon les BONEBELA sont devenus des DUALA et ils le resteront car l'appartenance à un terroir est lignagère, spatiale et ethnologique.
Article écrit par : Moses ESSAKA ESSAKA-EKWALLA DEÏDO
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