Mariages INTER-VILLAGES DEIDO par Ernest Valéry Ekwalla
A l'époque de nos aïeux ( Douala), il était impossible de voir des ressortissants d'un clan, village ou canton convoler en juste noce seulement avec lesfilles appartenant seulement au même clan, village ou canton, seul les Deïdo parviendront à le faire pour une raison précise.
Bien avant le retour d'exil des Deïdo à Musōkō en 1879 suite à la guerre les opposant à la coalition Douala, il était vraiment rare de voir un Deïdo épousé une Deïdo certaines sources apportent même que c'était interdit. Cela deviendra legion grâce au nouveau souverain Deïdo Épée Ekwalla Eyoum Ebelè (sur la photo en bas) qui, tout comme son père deviendra Roi à Musōkō (en exil) suite au décès de son paternel (EKWALLA Eyoum Ebelè Kayè).
En effet lors de la guerre opposant les Deïdo à la coalition Douala en 1876, les filles mariées aux Deïdo issues des villages Douala ( Bonanjo, Bonaberi et Akwa) se concertèrent . De peurs que leurs époux Deïdo ne tuent leurs frères comme ils l'ont fait avec le fils du king Akwa en la personne d'Ejengèlè Ngand'akwa ou encore lors du conflit oposant les Ewodi aux Bodiman en 1872, ces dernières mirent un plan déterminant afin d'éviter que leurs freres ne soient tuer par leur époux.
Selon mes sources, tout commença à la veille de la guerre lorsqu'une fille issue de Bonanjo mariée à un Deïdo trouva l'astuce qui parviendra à convaincre ses homologues de mettre dans les repas des combattants Deïdo des écorses synonymes de les affaiblir. Il est bon à rappeler que cette guerre eut lieu du 5 au 7 décembre 1876. La guerre se deroulait en journée jusqu'à une certaine heure de la nuit. Une trêve était observé jusqu'à la levée du jour. C'est lors de ladite trêve que ces femmes profitaient donc pour introduire ces ecorses dans les repas des troupes. Au levé du jour, les combattants Deïdo se sentaient toujours exténué durant ces trois jours de combat mais parvenaient quand-même à combattre malgré qu'ils aient perdu la guerre au 3e jours.
Ainsi, après avoir perdu la guerre et contraint à l'exil à Musōkō, le constat relatif à la fatigue générale des combattants Deïdo suite à la consommation des repas fut décrié par la majorité des combattants ce qui poussa le nouveau King Deïdo ( Épée Ekwalla Eyoum) a prendre une mesure stricte défendant désormais les Deïdo d'épouser les filles issues des autres cantons douala. Cette mesure va alors démocratiser les mariages inter-villages C-a-d que désormais un Bonajinje pouvait épouser une BonaTéki, un Bonantonè pouvait epsé une Bonamoudourou, un Bonamouti pouvait epsé une Bonatènè etc. Certains Deïdo qui guettaient amoureusement leurs soeurs issues des autres villages Deïdo aprécieront cette decision car c'était du pain béni pour eux � d'ailleurs, ils ne tardèrent à convoler en juste noce avec elles de peur que ladite decision ne soit modifié à leurs défaveur. Ainsi, tout au long du règne du roi Épée EKWALLA Eyoum (1876-1903) et bien au delà, il était formellement défendu à un Deïdo de convoler en juste noce avec une fille douala. Cette mesure sera levée plusieurs années suite à son décès mais certains nostalgiques Deïdo l'appliquaient toujours.
Ceci me poussa à m'interoger afin de savoir si c'est la même nostalgie qui a contraint mon gd paternel à épouser ma gd mère ( Bonajinje et Bonatènè), mon père à ma mère (Bonajinje et Bonantonè) et moi-même à ma femme (Bonajinje et Bonatènè) ����
Bref, c'était l'une des nombreuses causes de la défaite des Deïdo lors de la guerre de 1876.
Kibong ña Bon'ébélè (Ernest Valery EKWALLA)