Les Abo-Bankon
Les Abo-Bankon habitent un territoire vallonné. Région de forêt clairsemée, le domaine de la rivière portant le nom Abo est recouverte de nombreux palmiers.
Bon négocient, les Abo-Bakon (comme leur frères Abo du sud) se sont distingués le long de l’histoire dans le commerce de l’huile de palmes et des palmistes, mais aussi dans le travail des métaux. Dans son livre "The life of George Grenfell : Congo missionary and explorer, écrit en 1909, George Hawker rapporte que lors du voyage effectué en 1875 par le missionnaire Britannique George Grenfell au pays Abo, « celui-ci fut impressionné par l'industrie et l'intelligence du peuple Abo. Il les trouva qualifiés pour le travail du fer, de l'acier et du bois, avec des forges, des magasins de charpentier et un mélange curieux et ingénieux d'outils locaux et Européens. Ils produisaient des épées, des lances, des axes, des houes, des burins, etc. »
Une communauté aussi organisée ne pouvant évoluer sans direction, leurs chefs les plus éminents furent : Kotto de Mangamba, et Léa de Mandouka, aussi connu sous le nom de ‘’King Abo’’.
Érigé de district en arrondissement par le décret présidentiel n° 198/2010 du 16 juin 2010. Le pays Abo-Bankon est limité par les pays Ewodi et Yabassi. Sur la rive droite de la rivière Abo, on retrouve leurs frères Abo du sud, qui ne se réclament pas de la même origine.
Pour bon nombre de chercheurs, les Abo-Bankon seraient d’origine Bonambongo. Mais, leur parler aurait été corrompu par celui des Abo du sud qui, eux, seraient apparenté au Barombi. Très proche du parler Bassa, le parler Abo est nettement différent des autres parlers Bonabongo. Au même titre que le Bassa, la langue Abo est classée dans la catégorie A43a par Guthrie. Pour cette raison, plus d’une source attribue une origine Bassa au groupe Abo Sud.
Bien que tous les historiens soient unanimes pour attribuer une parenté Bonambongo aux Bankon, l’origine de ce groupe reste nébuleuse.
À ce sujet, Doumbè Moulongo relevait:
« …Les Bankon sont-ils les descendants de Mbongo Mbè ou même de Mbedi Mbongo, ancêtre de tous les côtiers passés en revue plus haut ? Sont-ils, comme eux partis de Piti ? En vain, nous nous sommes évertués à retrouver une quelconque généalogie de la famille des Bankon, en marge de celles des autres groupes côtiers voisins. Il serait souhaitable que quelqu’un d’autre puisse un jour livrer le secret des origines ethnique réelles de cette population » (1).
(1)- Doumbè Moulongo « origines et migrations des Douala », p 150.
Il faut dire qu’en cherchant le père des Bankon parmi les fils de Mbèdi ou de Mbongo qui essaimèrent dans la région, le chercheur Doumbè Moulongo dirigea ses recherches du mauvais côté.
Plus qu’hier, les informations circulent sur le groupe Bankon et les langues se délient. Par exemple, il est connu aujourd’hui que ce lignage est matrilinéaire. Que la mère des Bankon était une Mangamba. Fille du patriarche Nam, elle s’appelait Ndon (Ndonè).
La généalogie de cette famille étant aujourd’hui disponible, nous pouvons retrouver l’époque où cette dernière a vécu et ainsi situer dans le temps, la naissance de la famille Bankon. Les chefferies étant les institutions qui gardent le mieux les généalogies, prenons pour référence le lignage de la chefferie supérieur Bankon :
Généalogie princière Bakon
12-Likeng (Ngouendè, Ngoundè ou Ngundo)
11-Bôo
10-Magamba
9-Malo
8-Nam
7-Ndon(Ndonè)
6-Mbendè
5-Mbassi
4-Léa
3-Ngom
2-priso
1-Ngom
Selon la science, trois paliers = 100ans. Ndon étant placé au 7e palier de l’arbre généalogique Bankon, elle est née il y a environ 230 ans. Nous pouvons donc situer la naissance de la famille Bankon fin 18e début 19esiècle. Or, une bonne étude des populations de la région nous fait dire qu’il y a deux cent ans (voir plus), les côtes camerounaises n’ont pas connues l’apport d’un nouveau groupe. Toutefois, les populations de cette région étaient constamment en mouvement. Le géniteur des Bankon est donc à rechercher parmi les descendants des peuples qui ont colonisé la région à savoir : les Bassa, les Bonabongo, et les Bakoko.
Pour les Bakoko, aucun témoignage ne les lie à ce groupe. Pour les Bassa, seuls leurs supposés liens avec le groupe Abo sud et la langue, les rapproche de cette famille. Il ne reste donc que le groupe Bonambongo.
Et là trois thèses s’affrontent :
- Considéré ici comme un clan Bonambongo, le groupe Bankon aurait pour géniteur un guerrier du clan Bonkeng - Nséké Pée - qui aurait abandonné les siens pour s’établir auprès de sa femme. Après avoir vécu avec son épouse auprès du père de celle-ci, les deux tourtereaux auraient traversé la rivière Abo pour s’établir à Madouka.
-Pour la deuxième thèse, le géniteur des Bankon serait un grand guerrier du clan Bakolè égaré lors d’une partie de chasse qui, après plusieurs semaines de marche se retrouva au pays Abo. Recueilli par le patriarche Nam, celui-ci lui donnera sa fille pour agrandir sa famille. Serviteur dévoué, pour le récompenser, le patriarche Nam lui donnera comme héritage la terre de Mandouka.
-Pour la troisième thèse le géniteur des Bankon s’appelait Nseké Pé (Epée) du clan Bonewalè. Préalablement établi sur les bords du Wouri où il abandonna sa famille, il se retrouva au village Abo et prit sans l’épouser la fille du patriarche Nam, et s’établit à Mandouka, non loin de Mangamba.
Nseke Pe et Ndone Nam eurent plusieurs enfants dont Longo et Mbende. Nseke Pe et Ndon Nam sont les ancêtres du clan Bona Ngas de Mandouka, clan dont sont issus tous les sous-clans de Mandouka (Longo, Lea, Loa, Kolo, Mbango, Nsam).
Loin de toute idée partisane, les points commun des trois thèses nous oblige à les retenir comme base de travaille pour les future recherches sur l’origine du peuple Bankon.
NB: dans les prochains; les Origines du groupe Abo-Bankon".
Article écrit par: Ekwe Roger Mardochée
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